GERS
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Intervention de Jean Guy Dupuy lors de l'assemblée générale de l'AMR32.
J'ai été invité par M Cyril Cotonat président de l'AMR32 lors de l'assemblée générale qui s'est déroulée sur la commune de Tachoires. La réunion fut un franc succès et j'ai pu répondre aux interrogations formulées lors de la table ronde. Vous trouverez ci-dessous les réponses qui ont été rapportées: 
  
Comment appréhender la définition des zones d’accélération des ENR dans nos communes ? 
 
Le sujet des zones d’accélération des ENR est un sujet compliqué. Avant toutes choses, il faut avoir un état des lieux du potentiel possible de chaque territoire pour appréhender la problématique. Dans le département du Gers, il existe deux grandes énergies mobilisables : le photovoltaïque et la biomasse. Le photovoltaïque n’est pas difficile techniquement à développer, il convient simplement d’accès sa réflexion sur les sites fléchés pour accueillir ce type d’énergie. Pour cela, je conseille aux maires de se reporter sur la charte départementale pour le développement des énergies renouvelables où les grandes lignes sont tracées. Il conviendra de rester prudent sur les espaces agricoles en attendant d’obtenir la future règlementation en préparation à la direction générale de l’énergie et du climat. Concernant la biomasse, on peut se faire le constat suivant. La transformation de la biomasse en énergie peut se faire suivant deux procédés chimiques qui sont la combustion ou la fermentation. La Combustion nous connaissons tous, c’est la cheminée, l’insert ou pour des bâtiments importants la chaudière à bois. Par contre, la fermentation est un sujet plus délicat, c’est la transformation de la matière organique en gaz qui peut être brûlé (projet de Michel Pérès à Saint-Michel) ou qui peut être épuré (projet de Jean-Michel Dossat à Belloc-Saint-Clamens). On appelle ce processus la méthanisation et comme vous avez pu le constater dans de nombreux articles de presse, il pose un problème d’acceptabilité auprès des populations. Il est donc d’autant plus important de réfléchir à l’implantation de ce type de projet au regard du voisinage et de la matière organique nécessaire à prélever. J’insiste sur le fait que nous aurons besoin de biogaz dans les années à venir pour substituer les énergies fossiles utilisées en masse dans le machinisme agricole et dans le transport de matière première. Il est en effet utopique d’imaginer que nos moissonneuses batteuses ou nos tracteurs fonctionneront à l’électricité. La solution hydrogène viendra mais le biogaz sera très probablement une énergie de transition qui permettra de quitter le fuel en attendant de rendre l’hydrogène accessible financièrement. Les communes dotées de méthaniseurs et traversées de conduite gaz auront un avantage territorial prédominant pour basculer vers un modèle de transition énergétique avec une ressource énergétique abondante et une maîtrise des prix. 
 
Pensez-vous que nous pourrions devenir des fournisseurs d’énergie, en particulier d’électricité ? 
 
La notion de fournisseur d’électricité est une notion qui est associée à la notion d’agrégateur. Un agrégateur, c’est une entité qui a axé au marché de l’électricité qui peut vendre et acheter. Les collectivités n’ont pas vocation à en être un fournisseur d’énergie et à jouer le rôle d’agrégateur. Par contre, elles peuvent construire des outils comme une SEM ENR pour travailler avec un agrégateur pour produire de l’énergie et commercialiser celle-ci dans les cadres règlementaires prévus à cet effet. J’en vois deux mobilisables en fonction des avancées attendues. Le premier cadre serait l’autoconsommation collective où la SEM ENR pourrait produire de l’électricité avec un agrégateur et celui-ci pourrait ensuite commercialiser cette énergie à prix fixe sur une durée calée sur le projet photovoltaïque avec un périmètre défini. Le second cadre serait une commercialisation de l’électricité via des contrats PPA sans limitation de distance. Pour les collectivités, l’écueil principal que le législateur devra résoudre et une adaptation de la commande publique pour permettre de contractualiser sur des durées supérieures à 4 ans en cohérence avec la durée de vie des installations photovoltaïques. Cette demande a été entendue, nous sommes en attente de la traduction règlementaire. Ces outils permettraient de sécuriser le prix de volume d’électricité sur des périodes longues protégeant ainsi le consommateur des turpitudes du marché que nous subissons depuis maintenant deux années.